Église Notre-Dame des Menus, 7 siècles d'histoire en quelques mots

UNE ORIGINE ROYALE

C'est sur l'impulsion du roi Philipe IV le Bel, et surtout celle de son fils Philippe V le Long, que débute en 1320 la construction de l'église Notre-Dame des Menus. Sa fondation vise à recréer près de la capitale le pèlerinage que suscite à Boulogne-sur-Mer, une statue de la Vierge échouée miraculeusement sur le rivage en 633.
En 1330, la chapelle initiale, le chœur de l’église actuelle, est érigée en paroisse et dotée de fonts baptismaux et d'un cimetière attenant. Sous Charles V, l’église sera agrandie avec une nef et deux chapelles latérales.
Jusqu'à la fin du Moyen Âge, le pèlerinage attire les fidèles. Bertrand Du Guesclin, Jeanne D'Arc se seraient recueillis à Notre-Dame-des- Menus... Ce succès engendre le développement du village qui prend le nom de Boulogne-la-Petite.
Mais à partir du XVIe siècle, époque à laquelle un porche est adjoint à la nef, la ferveur populaire reflue et seule perdure celle des rois qui viennent parfois y prier.
Durant la Révolution l'église est sévèrement mutilée mais préservée car transformée en grenier à fourrage.
LA RENAISSANCE DE NOTRE-DAME

En 1801, elle est rendue au culte. Peu à peu les érudits redécouvrent son histoire et son intérêt architectural. En 1862, l'église est classée monument historique. C'est le début de sa renaissance. L'architecte Eugène-Louis Millet (1819-1879), ancien élève de Viollet-le-Duc, est chargé de la restaurer. Il applique la méthode rationaliste qui a cours au XIXe siècle. L'église doit retrouver son aspect du XIVe siècle, tel que Millet peut se le figurer.
Les travaux débutent en 1860 pour s'achever en 1863. L'architecte commence par dégager la nef en détruisant toutes les petites constructions ajoutées au fil du temps. Il en va de même du portail du XVIe siècle ainsi que des deux chapelles latérales. Puis il bâtit les deux bras d'un transept et à la croisée, érige une flèche. Il augmente la nef d'une travée et embellit le portail ouest d'un tympan sculpté par Michel Pascal. Le chœur et l'abside, d'essence gothique suffisante, ne sont pas remaniés.
En 1871, première intervention d’Emile Hirsch qui va réaliser l’ensemble de la décoration de la chapelle de la Vierge : peinture et vitraux.
En 1872, et durant 8 années, c'est l'intérieur de l'église qui est restauré sous la direction de l'architecte Just Lisch (1828-1910), avec l'aide du peintre verrier Emile Hirsch (1832-1904) pour les vitraux et du peintre-décorateur Charles Lameire (1832-1910) pour le décor peint. Leur restauration est savante et créative, s'appuyant sur l'étude des traces de l'ancien décor ou, en leur absence, sur l'imagination féconde des artistes. Le résultat est spectaculaire : le décor sublime l'architecture de l'église.
A la fin du XIXe siècle, un dallage aux armoiries de la Sainte Vierge parachève l'ambiance colorée. Longtemps décriée pour sa radicalité, la restauration du XIXe siècle qui a sauvé l'église de la ruine fait désormais de Notre-Dame-des-Menus une création du XIXe siècle tout autant que du XIVe siècle.
L’église, élevée au rang de basilique mineure depuis le 12 janvier 2025, est le plus ancien monument de la ville et seul témoin de ses origines médiévales.