Rénovation

Portrait de Marie-Suzanne de Ponthaud, architecte de la restauration de la basilique Notre-Dame

10/4/2025
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5 minutes

La Boulonnaise Marie-Suzanne de Ponthaud, architecte en chef des monuments historiques, pilote aujourd'hui les travaux de restauration de la basilique Notre-Dame de Boulogne.

Avec l'édifice religieux, Marie-Suzanne partage le même ancrage géographique. Née à Boulogne-Billancourt, je n'en suis jamais partie, sourit-elle. Ma maman, Madeleine, a notamment été infirmière à l'école Escudier pendant vingt ans » Elle fréquente les écoles Lazare-Hoche, Escudier, avant de poursuivre des études supérieures à l'École nationale d'architecture. La fenêtre de son bureau donne sur une maison de la rue Gallieni. Une coïncidence heureuse pour elle. Lorsque j'avais une dizaine d'années, j'ai suivi des cours de dessin donnés par une dame passionnée dans cette demeure, se rappelle Marie-Suzanne. Mon envie de devenir architecte est née le jour où nous avons travaillé sur des maquettes. Elle possède un esprit scientifique et est douée pour le dessin, ce métier était donc fait pour elle. Pour exercer cette profession, elle décroche tous les diplômes, comme ceux de l'Institut de la construction industrialisée, de l'École spéciale d'architecture, du Centre d'études supérieures d'histoire et de conservation des monuments anciens. En 1996, elle passe et obtient le Concours le Concours d'architecte en chef des monuments historiques. « J'ai été l'une des premières femmes à avoir été nommée architecte en chef des monuments historiques et la seule pendant plusieurs années, indique-t-elle. À ce titre, nous conseillons le ministère de la Culture et sommes aussi sélectionnés par ce ministère pour les nombreuses réhabilitations du patrimoine national. Un monument doit continuer à vivre. Nous restaurons donc minutieusement ce qui nous a été transmis et l'adaptons à notre époque. Le plus satisfaisant pour nous ? Continuer à faire vivre un monument tout en le faisant cohabiter avec l'architecture contemporaine ».

« L'architecte des monuments historiques est un peu comme un chef d'orchestre »

Si Boulogne-Billancourt reste son port d'attache, Marie-Suzanne voyage fréquemment. Ses fonctions lui permettent « d'ausculter », de diagnostiquer, puis de restaurer des trésors patrimoniaux répartis sur tout le territoire ainsi que dans les départements français de l'océan Indien. Cette inconditionnelle de bandes dessinées - elle en possède plus de 500 - parcourt les bijoux architecturaux français. Le nombre de chantiers prestigieux qu'elle a supervisés s donne le tournis : les fours et les moulins de la Cité de Cité de la céramique de Sèvres, les tours de Concarneau, le massif occidental de Saint-Pierre de Saumur, le château de Pontivy, les intérieurs et une tour de la cathédrale de Vannes, l'ancien phare de l'île Vierge dans le Finistère, les mythiques cathédrales mythiques cathédrales de Chartres et de Reims. Avec un coup de cœur pour celle de Chartres, dont elle connaît tous les recoins.

« Je la sillonne sans arrêt depuis quinze ans. Elle est grandiose ! » Elle organise ce travail titanesque et extrêmement précis depuis son agence de Boulogne-Billancourt, accompagnée par une équipe de 14 salariés (architectes, ingénieurs...). L'architecte en chef des monuments historiques est un peu comme un chef d'orchestre, explique-t- elle. J'ai aussi la chance de travailler avec les meilleurs artisans de France, dotés d'un savoir-faire légendaire, dans un pays au patrimoine exceptionnel ». Pour rénover de la matière noble, ses collègues « de travaux » sont donc des artistes chevronnés, ferronniers, céramistes, maîtres-verriers, tailleurs de pierre, menuisiers, ébénistes, peintres…

Après Notre-Dame de Paris, restaurer Notre-Dame de Boulogne est un nouveau défi

Boulonnaise aimant sa ville, Marie-Suzanne a son abonnement au Carré Belle-Feuille et le musée Albert-Kahn est « son jardin ». Elle est membre du club boulonnais œnologie et patrimoine, vivre dans une cité des années 30 lui va donc comme un gant. « Je ne me lasse pas de la beauté de la paroisse Sainte-Thérèse » confie celle qui a aussi œuvré aux musées de Sèvres et d'Orsay. Pour cette membre du conseil scientifique de l'Établissement public chargé de conservation et de la restauration de Notre-Dame de Paris, chapoter la rénovation de Notre-Dame de Boulogne représente un nouveau défi. « En 2023, nous avons donné le diagnostic des travaux à effectuer, détaille-t-elle. Au printemps 2025, nous commençons les travaux. C’est un projet très important, qui inclut des restaurations intérieures et extérieures Nous travaillons notamment avec des artisans qui ont participé à la restauration de Notre-Dame de Paris ». Comme sa grande sœur de l'île de la Cité, Notre-Dame de Boulogne peut compter sur le professionnalisme, l'expertise et le cœur de la Boulonnaise Marie-Suzanne de Ponthaud,

Portrait réalisé par Sabine Dusch dans le Boulogne-Billancourt Information d'Avril 2025

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