Dans les coulisses de la préparation à l'élévation

Rencontre avec Henri T. de Clermont-Tonnerre

Ami de Notre-Dame de Boulogne (ANDB) : Bonjour Henri, pour l’élévation de Notre-Dame de Boulogne en Basilique, l’église a été décorée avec des oriflammes jaunes et rouges, pouvez-vous nous donner l’origine de ces deux couleurs ?

Henri T. de Clermont-Tonnerre (HTCT) : Ces couleurs sont héritées de l’ancien sénat romain; elles se retrouvent encore dans la tenue des gardes suisses pontificaux et bien sûr sur l’ombrellino (ombrelle demi ouverte), un des deux symboles des basiliques mineures avec le tintinnabule (clochette).

ANDB : Qui a eu l’idée de cette décoration ?

HTCT : L’idée vient de notre recteur

ANDB : Avec quelle société avez-vous travaillé pour la pose ?

HTCT : Avec des paroissiens ! Il s’agissait de monter les douze oriflammes par le petit escalier de 68 marches, qui permet d’accéder à la toiture, mais aussi d’éviter leur chute, le temps de les accrocher à la balustrade.

ANDB : Pouvez-vous nous dire d’où vient le tissu, combien de mètres de tissu ont-ils été nécessaires, comment sont fixées les oriflammes ? comment faites-vous pour éviter le balancement ?

HTCT : L’achat a été fait au marché Saint-Pierre, par Claire et Olga ; le choix a été parfait au niveau de la qualité et des couleurs. Il y a douze oriflammes de dix mètres. Pour réduire la prise au vent (10 m sur une largeur de 1,5 m) il a été décidé de couper le tissu en deux dans le sens de la longueur et de ce fait de réaliser des oriflammes bicolores, plus décoratifs. J’ai calculé le travail que j’ai fait en mètres : 120 m de découpe et 90 m de couture. Mais le plus compliqué a été de manipuler le tissu très épais et enduit dans un appartement. Chaque oriflamme est accrochée à la balustrade de la coursive avec une grosse corde et lestée en bas avec un poteau de bois. De plus les poteaux de bois sont reliés entre eux par une corde plus légère pour éviter leur retournement, ce qui a été le cas pour les oriflammes des côtés, attachées sur un seul côté.

ANDB : Combien de temps cette décoration va t-elle rester en place ?

HTCT : Il est prévu que cette décoration reste en place une à deux semaines, à condition que le vent ne soit pas trop fort, car avec une surface de 15 m² par oriflamme, la prise au vent est très importante. C’est deux fois la voilure d’un dériveur !

ANDB : Reverrons-nous ces oriflammes dans le futur, après les travaux par exemple ?

HTCT : Cette question est du ressort du recteur, mais je crois savoir qu’il est envisagé d’en remettre quelques unes à l’occasion des moments importants de notre basilique comme les fêtes anniversaires, ou d’autres événements majeurs à venir.

ANDB : Dernière question, avez-vous conscience de l’impact que ces oriflammes ont eu sur les habitants du quartier et sur les paroissiens eux-mêmes ?

HTCT : Il est difficile de passer devant la basilique sans se poser la question du pourquoi de cette décoration. Les prêtres et les sacristains ont eu souvent l’occasion de répondre à ces interrogations, ainsi que des paroissiens. Les passants ont aussi la possibilité d’avoir un début de réponse en consultant la banderole accrochée à la grille, côté Jean-Baptiste Clément, qui annonce l’élévation de l’église en basilique.

ANDB : Merci Henri, vous êtes un peu notre Christo de Boulogne, celui qui emballe les monuments !

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